Relances : décrocher ou faire la morte ?
Ô cruel monde des relations presse, la relance n’est pas morte. Si elle est parfois totalement hasardeuse, amateur, pressante ou encore superflue (voir ICI), elle est parfois utile et tombe même parfois à pic. Mais ça, c’est seulement quand on décroche son téléphone que l’on peut le savoir.
En effet, j’ai récemment découvert que la plupart des journalistes ne répondent pas quand leur portable indique un numéro qu’elles ne connaissent pas car elles présument (avec justesse) qu’il va s’agir d’une relance… Or moi, dans un souci d’efficacité et une contrainte relative à une taille de cerveau insuffisante versus masse d’infos reçues + [√ (trucs à penser X choses à faire) + multiples stimuli] = ∞, je réponds. Toujours, ou presque.
Je me dis que comme ça, c’est fait, la fille peut cocher mon nom dans son listing, un truc en moins pour elle, un truc en moins aussi pour moi : pas besoin de rappeler (et donc de la mettre dans le vent puisque je ne vais sans doute pas avoir besoin de son info). Le truc, c’est que parfois aussi je décroche, et nous l’avons tous fait, juste pour dire que je ne peux pas lui parler car je suis occupée…Là il y a 3 cas de figures, assez rôdés.
- Soit je dis « Je ne peux pas vous parler, je suis avec quelqu’un mais rappelez-moi d’ici X minutes », ou « Là je ne peux pas vous parler mais je serais rentrée chez moi à telle heure », et de parfois raccrocher promptement.
- Soit j’ai écouté le début, ça ne m’intéresse pas tout de suite mais pourquoi pas par la suite, et la je demande qu’on me renvoie l’info par mail pour y penser.
- Soit ça ne m’intéresse pas du tout et je le dis pour ne pas que la fille me déroule son speech (déjà répété auprès de tout le début de l’alphabet de son listing. Eh oui, moi je sui à la lettre « t », généralement à ce stade elle n’en peut plus de se répéter. Sauf que peut être qu’elles ne répètent pas tant que ça leur argumentaire parce qu’en fait elles ne joignent pas grand monde… puisque les autres ne répondent pas ! CQFD
Et alors peut-être que quand elles arrivent à moi je représente soudain le fol espoir d’un dialogue.
Intéressant. J’avais toujours imaginé le calvaire de la phrase répétée mille fois à des journalistes pas sympas qui vous envoie bouler. En bref, serais-je la seule à culpabiliser de na pas répondre/rappeler si on me laisse un message ? Et une des rares à penser à ne pas heurter leur sensibilité en tentant d'être sympa dans la mesure du temps que j'ai pour les écouter?
Ceci dit, il y a toujours les fois où l’on est un peu agacé par l’appel et où on peut être expéditive. L’attachée de presse trouvera ça particulièrement injuste mais quand même, parfois elles poussent et j’irais jusqu’à dire qu’elles le méritent. Moi par exemple ce qui me fait toujours halluciner, mais vraiment –genre après je vais y penser, me poser des questions et tout- c’est quand je suis chez moi, sur un sujet, concentrée, tiens prenons un sujet type « Les nettoyants intimes, c’est pour moi ? », sujet de haute voltige s’il en est. Bref, disons que j’en suis a chercher comment s’écrit le mot « chlamydia » quand soudain, mon portable sonne, me sortant de ma bulle (oui, le gel intime parfois ça mousse). Je décroche et là, avalanche :
« Bonjour-je-suis-Aurélie-de-l’agence-chosetrucdeouf-je-vous-appelle-pour-vous-parler-du-truc-bidule-des-Pyrénées-que-nous-vous-avons-présenté-dans-un-communiqué-envoyé-le-26-septembre-à-13h40…»
Là elle doit s’arrêter pour reprendre son souffle et j’en profite pour l’interrompre pour lui demander de tout redire plus lentement car je n’ai rien compris. Prise de conscience pour certaine qu’elles ont un débit de mitraillette, agacement pour d’autres, elles ont parfois du mal à comprendre pourquoi on ne comprend pas ce qu’elles disent, pourquoi on ne tilt pas immédiatement. Notez qu'on peut être en train de faire tout autre chose et décrocher puisqu'il est de mise d'être multitâche et de pouvoir être en train de tester l'épilation au laser, en mangeant un sandwich tout en appelant quelqu'un pour le boulot. Manque d’empathie certain, car forcément quand elles appellent on donc est sur tout autre chose (qui n’a rien à voir, de préférence, pour qu’on soit bien à l’ouest), et non conscience de la TONNE d’infos du genre reçue chaque jour. Le pire c’est quand on prend un ton pressé pour répondre pour indiquer que ce n’est pas le moment, et que l’on vous déballe un argumentaire sans même vous laisser le temps de dire quoi que ce soit, genre «Bonjour-je-suis-Aurélie-de-l’agence-chosetrucdeouf-je-vous-appelle-pour-vous-présenter-truc-bidule-des-Pyrénées, un-produit-révolutionnaire-venu-des-etats-unis-mis-au-point-par-la-top-model-machine-qui-va-changer-votre-approche-du-brushing-grâce-à-sa-technologie-hydratech-inspirée-des-travaux-de-la-Nasa-et-qui-a-necessité-12-années-de-recherches-dans-leur-labo-de-la-sillicone-vallée-qui-d’ailleurs-… ». nan mais autant faire du porte à porte et mettre le pied dans la porte justement !
Moi celles qui m’agacent ce sont celles-là, celles qui ne demandent (même) pas le classique « Avez-vous une minute ? » ou « Est-ce que je vous dérange ? ». J’ai beau les plaindre et avoir conscience de l’ingratitude du job, rien n’a changé depuis mon dernier poste : quand c’est bien fait, poli, aimable et intelligent, ça passe tout seul, quand c’est forcé, aigri ou hésitant, ça passe moins. Ah si, une chose peut être à changé, je crois que moi aussi je vais moins répondre car j’ai parfois le sentiment de m’être trompée : peut-être que les filles n’ont pour mission que d’appeler, pas d’appeler jusqu’à ce qu’elles tombent sur quelqu’un, et qu’alors ne pas décrocher arrangerait les deux parties…
Si quelqu’un à un avis la dessus, à vos commentaires !
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