Pourquoi les journalistes sont toujours en retard ?
Il est un ballet qui laisse perplexe quiconque assiste a une conférence de presse sans avoir l’habitude : celui des journalistes qui arrivent en retard, et qui se faufilent plus ou moins discrètement dans l’assemblée, non sans avoir claqué une bise à l’attachée de presse, qui ne semble pas prendre ombrage de ce retard, souvent assumé. Et pour cause ! Si les attachées de presse commençaient à se fâcher quand les journalistes sont en retard, elles auraient toutes des ulcères… Car le retard semble être un sport journalistique pratiqué à haut niveau !
Certaines arrivent jusqu’à 1h et demi après l’heure à laquelle on les a conviées ( !!!), alors que la « norme » est plutôt 20 minutes.
Et c’est là tout le problème : le retard est devenu tellement habituel, que pas une conférence ne commence à l’heure…décomplexant les retardataires mais fâchant les plus ponctuelles.
Exemple : un déjeuner presse avec RDV à 12h
« Sachant que la conf’ ne commencera pas avant midi et demi de toute façon, et qu’on ne déjeunera pas avant 13h, pourquoi arriver à midi ? »
Et de s’autoriser un retard supplémentaire sur ce nouvel horaire semi-officiel en arrivant juste avant 13h, en prenant un air de circonstance, navré dans le meilleur des cas. Néanmoins, arriver « juste pour manger » est très mal vu, il faut au moins faire semblant de s’intéresser au produit !
Evidemment, le fameux rapport journaliste-attaché de presse n’y est pas pour rien : on ne va quand même pas sermonner une journaliste qui vous fait l’honneur de sa présence en déplaçant son auguste derrière jusqu’à la salle de réception d’un grand hôtel. Alors la journaliste se sent libre d’arriver quand cela arrange son planning perso (enfant à déposer, soldes privées à ne pas rater…) ou pro comme une interview calée, un papier à boucler ou simplement une autre conférence de presse. Car il n’est pas rare qu’elles se chevauchent ! Malgré un agenda pro sur le site de la febea où les marques qui adhèrent peuvent mettre leur évènement en ligne pour que les autres le sachent, il arrive que des marques décident d’une date sans savoir qu’il y a déjà 10 conf’ ce jour là, ou encore qu’une agence doivent répondre aux exigences de son client qui impose une date (on a déjà vu une agence devoir organiser 2 évènement le même jour car 2 de ses clients l’avaient séparément exigé !!!) ou encore qu’une grande marque fasse un putsch en organisant un gros évènement (genre un dèj où l’on sait qu’il faut être), jéopardisant ainsi un évènement concurrent, même s’il était prévu de longue date, car considéré comme moins important.
On assiste alors à un beau bordel ! Les journalistes se suivent alors toute la journée, arrivant parfois en grappes, débarquant à la bourre, éreintées, de l’autre bout de Paris, après un long trajet en métro transportant de lourds sacs de produits et de dossiers de presse …
Dans ces cas là, tout le monde comprend, la tolérance est de mise et les présentations se muent en portes ouvertes, parfois plus sympas, malgré la pression des horaires que l’on ne peut tout simplement pas tenir si l’on veut tout faire. Et justement, les portes ouvertes ne sont-elles pas le plus simple moyen de faire venir le plus grand nombre de journalistes dans une ambiance décontractée, puisqu’ils n’auront pas à choisir, ni à contraindre leurs rdv pour y être ? Détrompez-vous, il suffit que la fin soit à 16h pour que la journaliste arrive à 16h30 en pariant sur le fait qu’il y aura encore du monde, ou commence à 10h et c’est alors en avance que la journaliste arrive car elle voulait y passer avant d’arriver au bureau ! Et sinon, elle pourra encore arriver à 19h, soit une demie heure après la clôture, pleine de bonnes intentions et après y avoir pensé toute la journée : elle n’aura pas réussi à partir à temps pour être à l’heure entre 25 relances téléphoniques, 346 mails à traiter, un dèj, une boulette à rattraper, une crise à éviter, un sujet à trouver, un paragraphe à reformuler, une dizaine de sacs de produits à ouvrir, déballer, regarder, trier… Qui a dit que journaliste beauté était un métier facile ?
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