Plis abîmés, produits cassés : portages dommage !
Vous le savez, nous le savons, les journalistes reçoivent de nombreux paquets, colis et autres plis envoyés par les marques, avec leurs dossiers de presse et les produits pour les tester. C’est généralement plutôt un bon moment quand une chouette surprise accompagne l’envoi, mais je dirais que cela peut tourner à la catastrophe pour deux catégories de journalistes.
En effet, quand tu es journaliste musique par exemple, tu reçois des CD.
Quand tu es journaliste rubrique livres, tu reçois des bouquins.
Et s’il arrive qu’ils aient souffert pendant le transport, il ne s’agit que d’un boîtier fendu ou d’une couverture griffée.
Mais imaginez ce qui arrive quand il s’agit de gel douche ? Ou de nourriture (la seconde catégorie de journaliste à laquelle j’ai pensé, mais cela marche aussi pour les journalistes en charge de la rubrique « maison » par exemple avec le liquide vaisselle…).
BREF, les opérations RP les mieux ficelées peuvent ainsi tourner au carnage et si c’est terrible pour le service presse et la marque, c’est aussi trop triiiste ! Voir tous ces efforts si mal récompensés ça me fait toujours de la peine, mais… ça peut aussi m’énerver (admettons-le, je suis humaine) quand l’envoi tourne au RTT forcé pour cause de conséquences incontrôlées!
C’est là que c’est vraiment terrible : la marque n’y est pour rien, bien sûr, mais un portage calamiteux peut vous taper sur les nerfs jusqu’à un agacement fatal vis-à-vis du produit.
Imaginez un peu : vous êtes en train de bosser sur un article de saison, glamour s’il en est (cellulite, transpiration voire hémorroïdes) quand on sonne. Ca vous interromp, certes, m’enfin à priori ça va être sympa. Mais c'est alors, qu'on vous remet un colis douteux, voire pégueux … pas loin de dégueu. (Il m’est arrivé qu’un colis explosé, du carton au gel douche dedans, ait été rescotché par la poste avant d’arriver, gluant, jusqu’à moi…exactement comme sur la photo d’illustration. NDLR). Bien que sur vos gardes, par conscience professionnelle, vous l’ouvrez quand même (erreur) (ouais mais il peut contenir THE futur it-produit du moment…#curiosité).
Et là, vous en avez plein les mains, et, pour peu que ça coule, vous êtes aussi bonne pour laver le sol (au moins, ça sent bon!), et à 18h vous y êtes encore, maudissant cette foutue-marque-incapable-de-mettre-un-scotch-sur-un-bouchon, alors que le coursier s’est peut être viandé en scoot ou que le postier a rejoué le dernier match du PSG avec. mais ça, ça reste un mystère car généralement, on ne sait jamais ce qui s'est passé.
Dernièrement, c’est arrivé avec une boîte de cire à épiler qui a été écrasée et s’est déchirée. Bon j’en avais pas besoin pour un shooting, au pire on me l’aurait renvoyée, c’est pas très grave.
Mais peu après, ce fut le tour d’un colis Douglas et j’ai vraiment eu mal pour eux. Car on ne reçoit pas tous les jours de leurs nouvelles et ils sont sans doute loin d’avoir le budget du géant en noir et blanc. Or donc, non seulement l’envoi concernait 3 produits de maquillage franchement pas avantageux (disons-le : cheap), mais en plus ils sont arrivés dans un nuage de nacres s’échappant d’une ombre à paupière explosée.
Heureusement, ils étaient dans un petit sachet; malheuresement, il était déchiré… Du coup, en ouvrant le colis, ça faisait carrément cracra… et en ouvrant la dite ombre à paupière devenue poudre libre, mon bureau a ressemblé au pays d’Oz pendant quelques jours avec paillettes partout ! Le bon point c’est que du coup j’ai pu m’apercevoir que cette ombre était carrément super jolie, mais côté image, pour la marque, c’est raté !
Autre magnifique portage récent, celui organisé pour le lancement des gels douche « parfum d’enfance » de Dop. Une nouvelle collection aux senteurs de madeleine, de miel, de fraises etc… Pour frapper un grand coup, on nous a fait parvenir un panier géant de confiseries, à l’image des gels douches. C’est le genre de traitement de faveur qu’on apprécie… sauf… sauf que les bonbons étaient contenus dans des bocaux en verre et que deux d’entre eux se sont mystérieusement brisés en route. Aïe, aïe, aïe... On les aurait dit échappés d'un tremblement de terre…
Comprenez : des morceaux de verre brisé partout dans le joli panier… L , des bonbons en pagaille au milieu des débris, des sucettes géantes et roudoudous éclatés dans leur emballage et quelques micro coupures aux mains de mon côté pour faire le tri… #desolation
Mais pire, le verre brisé a entaillé un des gels douche pendant le voyage = du gel douche coulant au milieu des friandises et des éclats de verre. Double L L
Conclusion, un sentiment genre VDM de ne pas profiter du truc, frustration et perte de temps à essayer de sauver ce qui était sauvable (j’allais quand même pas tout jeter !).
Comme je me place souvent du côté RP, j’imagine tous les frais engagés et les efforts anéantis de ceux qui ont pensé ces envois (remember ICI?) et je trouve ça trop dommage des deux côtés. Heureusement, ça n’arrive pas très souvent à ce point là ! Bon, après, ça n’a jamais empêché de parler d’un produit, bien sûr, mais on sait bien que les marques essaient plutôt d’associer à leur nom des sentiments de plaisir que d’agacement…
Alors bien sûr, ce post d'apporte pas de solution, mais comme ce blog se veut une fenêtre sur les coulisses du métier de journaliste beauté, en parler alors que l'on n'en parle jamais (ca fait un peu "je me plains", alors que ce n'est pas du tout l'idée ) pourra peut être renseigner des RP qui cherchent des infos ou des exemples sur ces expériences-là.
D’ailleurs, je me demande si les attachés de presse sont au courant quand ça arrive. C’est vrai, on va pas appeler pour dire
« Au fait, ton shampoing maxi format, tu sais, il a explosé en vol ! J’ai voulu nettoyer et maintenant c’est soirée mousse à la maison, tu viens ? » (sauf si on le connait bien, le rp, hein… Bon. ).
=> Les RP : alors, vous avez parfois des retours ? Est-ce que ça représente un manque à gagner, est-ce que ça sechiffre ?
=> Et de votre côté, les journalistes, quel est l’impact sur vous d’un portage « raté » ?
Dites-nous tout !
EDIT du 30 mars 2013:
La marque Dop ayant eu la délicate attention te la gentillesse de me renvoyer un panier garni, voici ce à quoi il devait ressembler: un bonheur à recevoir et à partager!
Bravo Dop, merci Lascad et blâme pour La Poste!
Et parce que la coincidence est énorme, (décidément ce sont des brutes à la poste de on quartier), un autre exemple de réception cataclismique: les vernis trop chouettes, envoyés dans une enveloppe à bulle, dont l'un se brise...
D'abord quand tu ouvres l'enveloppe alors qu'un mauvais pressentiment t'avais déjà saisi avec l'odeur de solvants qui s'en échappait... Ensuite la confusion: dois-je tout jeter ou nettoyer? Puis la découverte du coupable et enfin le sourire devant l'ironie de la vie et le slogan de la marque...