Journalistes et attachées de presse sur FB : tu veux être mon amie ?
Aaaah, Facebook, un
concept, une époque, un business, un levier incroyable pour foutre la merde et une machine à concrétiser l’amitié… ou pas !
Ces derniers temps, un vent de révolte souffle sur le célèbre « réseau social ». Déjà plus de 6 millions d’américains auraient fermé leurs comptes… au profit de Google + ? Même pas sûr… Et on prédit la fin de Twitter ! Mon dieu, la fin du monde (virtuel) serait-elle donc bien pour 2012 ?
Ceci dit, pour ceux qui restent, autre façon d’affirmer son indépendance d’esprit (hum): on assiste à un vaste nettoyage des « amis » qui n’en étaient carrément pas et à une fermeture de la visibilité de son profil à certains parmi ceux qui avaient survécu à la première vague !
Mais que se passe-t-il ? Après avoir accepté la plupart des demandes d’amitiés, de moins en moins justifiées à mesure que le réseau s’étendait (=> certaines personnes estiment en effet qu’avec 4 ou 6 amis communs, même si on ne se connaît pas, c’est sans doute qu’on devrait, et prennent de l’avance/parient sur le « un de ces jours on se serait forcément croisées » en vous demandant en ami.). Bref, après avoir demandé et accepté plein de nouveaux camarades, il y eut une époque ou, prise de conscience et bordel-de-malade-au bureau-suite-à-problème-de-réputation-cause-photo-de-soirée-qui-dérape-vue-par-boss-lendemain-d’arrêt-de-travail-pour-gastro, obligent, les utilisateurs comprirent l’intérêt de paramétrer leur compte afin de pouvoir répondre à cette nouvelle norme sociale et ses codes de politesse. (ne pas accepter quelqu’un en ami le met en situation de demande, pas sympa, pas poli, surtout si vous le connaissez dans la vraie vie etc…). On a donc vu parfois des albums photo disparaître des profils, sans faire tant de vague que ça.
Et là, soudain, on va sur le profil d’une copine/connaissance/collègue pour X raison, voir simplement pour lui laisser un « bon anniversaire » sur son wall, quand soudain : plus de wall ! « T’ain, la honte, la connasse, elle m’a enlevé l’accès à son wall ».
Symbole de rétrogradation s’il en est sur l’échelle de l’amitié virtuelle. Et c’est là le point que je trouve passionnant. Car avant, cette copine/connaissance/collègue, vous ne lui auriez pas souhaité son anniversaire (comment l’auriez vous su ?) pas plus qu’elle en vous aurait montré les photos de ses vacances, que vous n’auriez de toute façon pas commentées. Bref, ce sont bien des nouveaux codes sociaux et de politesse que je vois là.
Et de fait, Face Book, peut concrétiser ou non une amitié naissante ou mettre fin à un rapport consensuel qui ne se remettra pourtant
pas de cet affront.
Parfois, les choses se font bien, du genre, je ne veux pas vexer mon ex en l’enlevant de mes amis (après tout, on ne se déteste pas*) mais j’ai pas envie qu’il puisse se repaître des photos trop glamour avec mon nouveau mec : solution, je lui enlève l’accès à mon wall. Quelques jours plus tard, je m’aperçois que lui aussi m’a enlevé l’accès au sien, signe d’abord qu’il est spontanément allé sur mon profil, mais aussi qu’il y a comme un statut co entre nous. Egalité. Et, merveille quand quelques temps après je vais sur sa page pour l’enlever de mes amis (dans la vague de nettoyage « j’enlève tous ceux à qui je n’aurais rien a dire dans la vraie vie ») quand je m’aperçois qu’il l’a déjà fait. Vague soulagement. Ca, c’est fait. Cool. Il ne se vexera pas. Et je peux encore lui dire bonjour si je le croise vu que c’est moi qui avais commencé à refermer la porte.
Sauf que : « * » On ne se déteste pas. Mais a priori pas besoin de se détester pour s'enlever de FB. Sauf
qu'aujourd’hui, enlever un contact peut être pris est, n’ayons pas peur des mots, un signe de rejet. Et oui, enlever quelqu’un qu’on avait en
contact ou ne pas accepter quelqu’un comprend un message qu’aujourd’hui personne n’ignore. Et donc, parfois ça se passe moins bien. Au lieu d’officialiser doucement un éloignement, c’est la mise
à mort anticipé d’un amitié tuée dans l’œuf. Là, pour exemple, c’est l’histoire de la fille qu’on connaît bien, bien genre au point d’être mutuellement allée l’une chez l’autre pour des soirées
et d’avoir des amis communs vus ensemble dans la vraie vie (de nos jours, c’est connaître bien quelqu’un ça ! Rapport aux 264 connards qu’on a en « amis », justement, mais
qu’on a vu qu’une fois en vrai et encore…). Bref, long time no see, depuis le dernier verre bu ensemble, on se dit tiens, je vais l’ajouter… et là, no réponse. On voit son passage au gré
de commentaires laissé sur les walls des dits amis communs, on réssaie naïvement, et on envoie un petit message (on sait jamais, elle a peut être pas vu ?) Mouahahaaaa, la naïveté nous
étouffe pour protéger notre amour propre! Bien sûr qu’elle a vu ! Mais juste, elle a pas envie. Gné ? Comment peut-on ne pas avoir envie d’avoir en contact sur FB quelqu’un qu’on
connaît en vrai et avec qui on a eu des discussions poussées ?
D’un côté on sera froissé par ce refus ou alors cette acceptation concédée comme si on l’avait réclamée, nous mettant dans une position désagréable, on se lamentera sur cette future amitié possible devenue inenvisageable par le rapport de force né de cette situation, mais de l’autre côté on peut surtout constater que FB, ce faisant, empêche les relations intermédiaires, et ainsi les relations d’évoluer doucement ou d’aller et venir, ce qui pourtant était tellement courant avant. On se voyait, on se voyait moins, on ne se voyait plus, on se retrouvait… Là, c’est noir ou blanc !
Quel rapport avec les attachées de presse et les journalistes me direz-vous ? Ben simplement que nos rapports s’expriment aussi suivant ces nouvelles règles et qu’il me semble que nombre d’entre nous ont trouvé le terrain commun : accepter celles qu’on connaît un peu, sans forcément leur donner accès à tout, mais en signe de reconnaissance. Et peut être laisser celles qu’on aime bien et celles qui ont accès à tout depuis le début, tout voir, car finalement, certaines voient « tout » depuis 2 ans. Et pour changer quoi ? Ca a eu des conséquences ? Non… a part peut être l’expression de certains ressentis, permettant de se connaître mieux, même virtuellement, et de se sentir entouré d’un environnement positif, de gens sympas, qui, comme nous, sans raison particulière, réagissent à des statuts de gens qu’ils connaissent peu, à qui ils aiment bien dire des trucs qui remontent le moral, ou adresser des encouragements, des félicitations ou encore partager ce qu'ils donnent à montrer… en fait, c’est juste ça, Face Book…Et c'est ça qui est bien! Et puis pour les parfaits inconnus et les relations de travail lointaines ou intéressées avec qui on le sent pas, on ne se force pas… comme de ne pas rappeler quelqu’un qu’on aurait rencontré en soirée…quand le téléphone existait encore !
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