Hammam privé O’Kari, adresse confidentielle à Paris, le test
Fait pô beau, hein. C’est même carrément la tempête un peu partout… je crois, je pense, NON, je suis sure que c’est LE bon moment pour ENFIN aller au hammam, se lover dans de bienfaisantes volutes chaudes et parfumées et tout oublier. Moi, en tout cas, c’est l’effet que le hammam à sur moi, je me sens comme un morceau de beurre sur une crêpe chaude : je me ramolli et je fonds.
Or donc, me voilà partie en direction du quartier de Montorgueil pour tester ce lieu installé depuis 1 an dans les caves voûtées d’un immeuble caché au fond d’une cour pavée.
Réservé aux femmes, et crée par Karima, une algérienne pure souche, ce hammam se veut le temple d’une tradition orientale respectée à la lettre. Aucune entrée simple, on vient sur rendez-vous et pour profiter d’une des formules, qui durent au minimum 2h.
En arrivant, je suis accueillie
par Karima la créatrice d’O’Kari, qui ne plaisante pas ! Elle prend mes coordonnées puis me guide vers le vestiaire commun. « Commun » ? En même temps, peu de chance d’y
croiser trop de monde, 4 personnes max ne peuvent qu’à priori se croiser ici. (4 tables de gommage = 4 personnes en même temps). Il y a du démaquillant, ouf ! ça m’évitera de ressortir en
mode panda !
Le temps d’un thé à la menthe brûlant dans le petit salon lumineux et cosy, Karima m’accompagne vers le cœur du lieu. On me retire assez vite mon peignoir et je me retrouve à déambuler seins nus en me concentrant pour prendre un air dégagé et trouver ça normal. Le sentiment de gène vient du fait que je suis seule et que c’est plutôt grand. Parce que sinon, genre à la Mosquée de Paris au milieu des big mamas ou on tourne à 4 personnes au m² en moyenne, c’est pas pareil. Je suis agréablement surprise par les dimensions des salles joliment décorées.
Celle du hammam à proprement parler est adorable et surtout, bien chauffée. En 1 seconde, à peine couchée, me voilà ailleurs, hors du temps… J’aurais du aller faire des pauses dans le bain à remou mais il ne marchait pas. Dommage, c’est la plus jolie pièce et le bassin, surélevé et bleu, est digne des spas les plus luxe de la capitale (voir photo ci dessus).
On vient me chercher pour m’enduire de savon noir, puis retour pour 5 minutes de cuisson supplémentaire dans la vapeur avant de m’allonger sur
la table de pierre. Là, Fatia me rince puis me gomme au gant de crin humide, sans produit ni rien….j’avais peur de souffrir mais non. C’est divin, comme un massage de la peau. Le gant et le
mouvement de la main, lent et appuyé, réveillent chaque centimètre de mon corps. Rinçage puis lavage au savon d’Alep qu’elle laisse poser pendant le clou de cette délicieuse régression:
elle me lave les cheveux au shampoing à l’huile d’amande douce qui sent divinement bon. Le savant massage crânien, exécuté
d’une main de maître, ferme et précise, me déconnecte illico de tout ce qui m’entoure. Rinçage frais « Ca va comme ça? » « Ouiiiiiiii….. »
Alors que je suis déjà dans un état de béatitude physique assez avancé, je me rappelle que le massage va suivre. On m’apporte une citronnade délicieuse et fraîche aux notes de fleur d’oranger. Direction massage à l’huile, aux effluves indéterminés de rose et de lavande, sous les mains de Houria. C’est parfait. Je ne m’endors pas, je suis juste bien, je plane doucement…Pause verre d’eau, je goûte une petite pâtisserie histoire de reprendre des forces (hahaha).
Et voilà, 2h20 se sont écoulées. Loin du bruit, des branchées du quartier, de la ville.
Je ressors légère, apaisée et, chose rare au sortir d’un hammam en général et d’un massage en atmosphère (sur)chauffée en particulier, je suis fraîche, pas bouffie, pas rougeaude et en forme, sans envie de dormir.
Alors, le forfait O’Kari basic vaut-il ses 150€ ? D’abord envie de répondre :
Si vous avez un job prenant, envie/besoin de calme, de vous retrouver sans voir personne, de faire le vide et envie que l’on s’occupe de vous et exclusivement de vous, alors oui !
Si le côté popu d’un lieu moins privé ne vous empêche pas d'en profiter et que vous pouvez y aller aux heures hyper creuses, alors pas forcément.
Mais au final, entre le massage total (tête, bras, dos, jambes) de 30-40 min (je ne sais pas trop combien de temps cela à duré), le gommage minutieux (20 bonnes minutes) + lavage du corps + lavage des cheveux + le joli lieu + le calme, les 30-40 euros de mieux que les prix moyens, quand on décompose de cette façon, le valent bien.
Le top à mon avis ? Y aller à 3-4 copines pour animer et vraiment profiter de l’endroit qui, quand on y est seule, semble un peu trop grand, finalement.
Bon plan donc pour les parisiennes en mal d’évasion et de relaxation.
Notez, les filles, que le hammam O’Kari se privatise aussi et que les soins qui y sont vendus sont fabriqués par Karima partie elle-même
sélectionner dans le désert du sud de l’Algérie les ingrédients naturels entrant dans la composition de ses produits bio, sans aucun conservateur, ni colorant :
- argiles blanches, vertes et roses, pilées et mouillées à l’eau de rose, destinées à la purification et l’adoucissement du corps, du visage et des cheveux ;
- masque au miel et nigelle qui redonne éclat et souplesse
- savon noir à l’eucalyptus exfoliant et hydratant ;
- huiles de massage (drainante, tonifiante, relaxante ou stimulant la circulation).
Je serais bien repartie avec un petit souvenir pour les tester...
Sans ostentation, à l’image de sa fondatrice, O’Kari invite vraiment à l'abandon de soi et offre un ressourcement réel dans un cadre hors du temps qui entraîne, naturellement, vers une douce
félicité.
A tester!
O’Kari, 22 rue Dussoubs 75002 M° Réaumur ou Etienne Marcel
Forfait basic, 2h, 150€
Forfait classic (soin des cheveux en plus), 3h, 190€
Forfait Orient (soin cheveux+enveloppement corps en +), 3h30, 240€
http://o-kari.com/hammam-paris