Marketing au Pays des Merveilles
Sorti en salle le 24 mars, Alice au pays des Merveilles, le nouveau film des studios Disney réalisé par Tim Burton, rempli les salles. Certes. Mais en même temps, qui a pu échapper à la déferlante marketing qui l’a précédé, l’accompagne et produira encore des side effects pendant un moment ?
Ne vous y trompez pas, j’adore Alice au Pays des Merveilles, j’aime aussi beaucoup Bambi, mais à un moment, n’écrase-t-on pas ces personnages malicieux et naïfs à force de les coller sur chaque bouteille de shampoing qui passe ?
Est-ce que ça empli la ville d’une fantaisie et d’une magie bienvenue dans ce monde de brutes, ou est-ce que ça flétrit l’imagination ?
Parce que côté coulisses beauté on a vu le truc venir de loin.
Attention, avec des chouettes collections de maquillage qui changent un peu: adorable collection Paul et Joe, palettes intenses et denses comme un labyrinthe chez Urban Decay, vernis aux couleurs tranchantes et pailletées chez OPI…
Ensuite c’est le Printemps Haussmann qui a mis les personnages sur ses vitrines, et puis on a vu les affiches sur les photomatons… et puis et puis…
C’est ensuite dans les pages tendances des magazines qu’on a vu apparaître des bijoux inspirés du film comme la collection brillante et mutine de Swarowski avec le pendentif chat, les colliers theière et les motifs de la reine de coeur (1), les éditions limitée du créateur irlandais Tom Binns dont le bracelet « tasses » (2), ou encore la ligne de Stella Mc Cartney inspirée de cartes à jouer (3)…
Bref, Alice est PARTOUT, des salles obscures à la lumière crue des caisses enregistreuses. Et finalement, le personnage l’emporte. Ce n’est pas forcément la Alice de Tim Burton, mais la Alice et son monde imaginaire et enchanté qui continue à parler à notre âme d’enfant… En fait moi je l’ai gardée bien enfouie, j’ai cloisonné l’évènement ciné perçu comme une nouvelle décadente et géniale interprétation de Tim Burton, et plongé sans retenu pour cette tendance qui au mieux est chouette et tendre, et colle un peu de couleurs sur nos murs, au pire est un peu à côté de la plaque quand elle suit de trop près l’univers ensorcelant du film dans des produits trop markettés. Ben oui, Alice, la vraie, celle du conte, n’aurait jamais porté les vernis OPI, ni aucune des couleurs de la palette Urban Decay… En fait je crois que j'aurais préféré une tornade aux couleurs du dessin animé, comme chez Paul et Joe… mais que voulez-vous, Tim Burton nous aurait fait un truc rose bonbon, ça n’aurait pas pris pareil, c’est clair…