Last minute gift: parfums d'hiver, chauds et sensouals
Veille de Noël, excitation maximale et angoisse des derniers cadeaux pour certains. Sans tomber dans le cliché du mec qui, chaque année, est au supplice de trouver une (bonne) idée de cadeau pour sa femme/mère/fille, je voulais juste, en passant, vous dire qu’il vaut mieux un parfum recherché que tout bijou/petite boîte en carton/fringue fantaisie et/ou de pacotille achetée au bazar du bas de la rue. Bon je vous avais aussi, l’an dernier, proposé un petit topo sur les coffrets cadeaux, et exposé ma théorie du cadeau parfait, et donné quelques astuces et idées pour de chouettes cadeaux, mais pour cela, peut être est-il un peu tard… alors que pour aller à la parfumerie...
Si vous savez lire entre les lignes vous l’aurez compris, j’adore les parfums racés, ceux qui ne sont pas évidents tout de suite, ceux qui se vivent et qui, forcément, pour avoir cette évolution sur la peau, ne peuvent provenir que de marques d’initiés comme on dit. Mais parfois, les trouvailles sont moins loin qu’il n’y parait… Voyage au cœur de parfums d’hiver pas comme les autres, de créations vraies, d’ingrédients de qualité pour des fragrances chaudes, épaisses, denses et profondes, comme je les aime !
Sélection des jus dans lesquels je m’enroule sans me lasser mais pas sans m’enlacer…
Sensuous d’Estée Lauder
Il porte bien son nom et pourtant. Quelle surprise olfactive se dégage du flacon au premier pschitt ! Tel un
génie qui sort de sa lampe en jet de fumée qui va en s’épaississant, Sensuous s’évade et rempli l’air rapidement, avec opulence. On a peur de ne pas aimer mais en réalité, on ne peut déjà plus se
passer de ses facettes que l’on redécouvre à chaque respiration. Splendeur, volupté, waooou, quelle force… sensuelle ! On ne sait pas trop s’il s’agit de fleurs ou d’autre chose, tout se
mélange, c’est assourdissant tous ces bruissements d’odeurs qui se mêlent comme une nuée de colibris, doux, chatoyants, nombreux mais feutrés.
Un transport légèrement addictif…et quelle tenue !
Fille en Aiguilles de Serge Lutens
Je trépiiigne, je piaffe, je meurs d’impatience….et pourtant, quand je les reçois : toujours le même rituel respectueux. J’observe un peu l’emballage que je n’arriverais jamais à ouvrir comme une sauvage malgré la curiosité qui me dévore… J’observe la couleur du jus. Puis je le dépose au creux de mon coude et je le sens 3 fois…
Bienvenue à bord du vol Lutens à destination de la pinède des élégantes
Filles en aiguilles…de pin ! Comme j’avais peur que la fragrance soit trop « pin des Landes »…et comme j’ai été heureuse en découvrant un jus magnifique, magique, sombre et mystérieux mais chaud et séducteur. On n’est pas à Brocéliande, on est plutôt à Twin peaks.
C’est moite, c’est noble, ça s’allonge et ça s’étire dans de profondes notes de bois fumé et d’encens sur fond de résine….cette fille là est la sœur de Datura Noire ! Moins bitchy mais plus mûre, elle a des allures d’intrigante et regarde le monde de haut, certes, d’un air secret, peut être, mais bienveillant. Je me sens cette fille là ! Avec Datura au creux des genoux et Fille en Aiguilles dans le cou, au creux des coudes et des reins… sur mes Jimmy Choo, je vous dit pas les ravages !
L’Elixir d’Yves Rocher
Le flacon est dans sa boîte, emballé, depuis quelques jours. Mmm, allez, je vais le sentir. Sans attendre plus que ce que la marque propose habituellement (à savoir : des jus simples, efficaces mais peu élégants ou des soliflores réussis mais qui n’atteignent jamais les sommets de la grande parfumerie…).
Déjà, le flacon est joli, pschitt. Mmmm. Mmmmm ? Mmmmm ! Mais mais, ça sent hyper bon ! C’est doux, raffiné, je connais
cette odeur. Je l’aime, mais qu’est-ce que c’est ?? re-pschittt. Heu ça me rappelle, ça me fait penser à … Prada ! C’est ça, c’est une ambre. Une belle courbe de notes chaudes et
glissantes, ambrées, comme dorées au soleil des couleurs d’un pashmina. Well done !
Parfums d’empire : Wazamba !
Passons sur « 3 fleurs » qui ne m’a emmenée nulle part et a saturé mon odorat pour plusieurs minutes pour se consacrer à un jus qui vient directement se placer à la 5ème place de mon top 10 du monde de l’univers : Wazamba. Le nom sonne déjà comme une formule issue d’un vieux grimoire, un cœur qui palpite… Marc Antoine Corcchiato (le créateur du jus) me parle d’Afrique, de sacré, de croyances, de mystique et moi je hoche la tête en respirant à fond. Des bois, une profonde chaleur corsée qui semble vaporeuse mais s’assèche très vite sur le fond. Une fragrance qui domine, qui met en transe, qui se faufile et qui prend toute la place…l’impression de changer de peau avec ce jus…vodoo ! Envoûtant, donc…
Creed, Aqua Fiorentina
Mention spéciale pour ce jus qui me réconcilie définitivement avec une autre de mes maisons de parfum chouchou. Déçue par Virgin Island, trop gentil et trop light, j’avais succombé à la poudreuse et secrète violette de chez Creed. Joie recommencée avec cette fragrance délicieuse, qui oscille entre un fushia cramoisi et une note orientale sucrée, confite, enveloppante même quand même aérée en tête. Tellement dense, tellement précieux. Une pâte de fruit faite parfum! Une pyramide comme je les aime : qui semble complexe mais se révèle surtout impénétrable…
Boutique Creed, 38 avenue Pierre 1er de Serbie 75008 Paris.
Kenzo : Fleur de Prunier et 5 :12 in Madagascar
Je m’agenouille devant Kenzo qui me fait toujours rêver au cœur de l’hiver… Recentré sur l’axe parfum, la marque n’en finit pas de créer, et c’est une déferlante de jolies senteurs.
Dans la famille « Eau de fleurs », je demande la Fleur de prunier ! Je ferme les yeux, je suis à Tokyo en train de
déguster une liqueur de prune, au chaud dans un izakaya… c’est doux, c’est fleuri…De la soie.
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